H. W. J. van der LINDEN
Oiseaux du Monde n°327 – Mai 2015
Les kakarikis, nom commun pour les membres du genre Cyanoramphus (Bonaparte, 1854) sont les perruches les plus connues en Nouvelle Zélande et les différentes îles et groupes d’îles du Grand Océan. Ce sont des oiseaux de petite à moyenne taille dont la longueur peut varier de 23 à 31 cm.
La caractéristique des kakarikis est la queue relativement longue en forme d’escalier et une mandibule supérieure sans encoche. Ce qui le rend typique, c’est la couleur bleu acier pâle de la mandibule supérieure avec la pointe de couleur gris noir. C’est cette couleur qui a amené le prince Charles, Lucien, Jules, Laurent Bonaparte, un cousin de Napoléon et un des ornithologues les plus fameux en son temps de leur emprunter le nom de leur genre. Le nom scientifique Cyanoramphus provient du mot grec <kyáneos> qui veut dire bleu acier, noir bleu, foncé et <rámphos> qui est le mot grec pour bec.
Dans la couleur de leur plumage, les kakarikis montrent aussi de grandes similitudes. à l’exception d’une espèce qui a disparu (Cyanoramphus ulietanus), la couleur du corps est presque totalement verte et dépendamment de l’espèce, combine avec du vert émeraude, rouge, orange rouge et jaune.
Il y a un dimorphisme entre sexes mais pour le débutant, très difficile à voir.
Le genre Cyanoramphus est constitué de 10 espèces, dont deux sont ensuite encore divisées en sous-espèces. Entre-temps, 3 espèces et 2 sous-espèces ont déjà disparu et 5 espèces sont en voie d’extinction. Les autres membres de ce genre sont tous considérés comme vulnérables.
De par les nombreuses îles qui sont fortement séparées, où l’on retrouve les différentes espèces et sous-espèces,
le territoire du genre Cyanoramphus approche une superficie d’environ 21,5 millions de km2. Ceci correspond à environ 3 fois la superficie de l’Australie.
À l’origine les kakarikis sont des habitants des forêts mais on les retrouve aussi dans des paysages plus ou moins ouverts plantés de buissons et broussailles. Sur certaines îles qui se retrouvent sans arbres et buissons par la déforestation, les oiseaux vivent sur des superficies couvertes d’herbes.
Dans la nature, ces oiseaux se nourrissent de différentes herbes, baies, fruits, nectar, jeunes bourgeons et d’insectes. Chez certaines espèces qui vivent le long des côtes, l’on a remarqué qu’ ils se nourrissent aussi d’algues marines et de moules. Il est également connu que d’autres espèces se nourrissent parfois de restants de viande et de cadavres.
En Europe, en aviculture l’on ne détient que le Kakariki à front rouge et le Kakariki à front jaune.
Dans leur pays d’origine, en aviculture les amateurs ne détiennent que très rarement le kakariki vert. Comme l’importation a été stoppée et que donc il n’y aura plus d’oiseaux capturés, les amateurs de kakarikis devront se satisfaire des espèces qui sont nées dans nos volières.
Concernant les Kakarikis à front rouge et à front jaune, il ne faut pas se faire de soucis qu’ils disparaissent de nos volières. Car depuis des années ces deux espèces sont reproduites en masse en Europe et je suppose qu’entre-temps il y en a plus en aviculture que dans leur environnement naturel. Un gros problème est la pureté de la race de ces deux espèces car celle-ci est franchement fichue. L’on arrive à un point qu’il faut chercher à la loupe pour trouver un oiseau de race pure. Heureusement à ce jour il y a des amateurs qui, par une sélection rigoureuse, essaient de reproduire les Kakarikis à front rouge et à front jaune dans leur forme originale. C’est peut être encore possible à la vue mais génétiquement c’est une autre histoire.
Longtemps considérée comme une sous-espèce de la Perruche de Sparrman, la Perruche de Nouvelle-Calédonie s’en distingue par une taille plus petite et une couleur plus pâle de l’abdomen et du front.
Les Kakarikis sont des oiseaux idéaux pour volière, très vivants, curieux, qui ont envie de se reproduire et qui le font très bien en aviculture. Des deux espèces détenues en aviculture, il y a un certain nombre de mutants qui sont apparus, ce qui fait que la demande envers ces oiseaux a fortement augmenté ces dernières années.
Répartition taxonomique et classification.
À l’origine, les Kakarikis étaient repris sous le genre Psittacus à l’exception du Kakariki vert que Edward Lear a repris en 1831 lors de sa découverte et description sous le genre Platycercus. En 1854, Bonaparte a repris les 5 espèces de Kakarikis découvertes et décrites à ce moment-là sous le nouveau genre Cyanoramphus qu’il a créé.
Il s’agissait de :
- Cyanoramphus novaezelandiae
- Cyanoramphus ulietanus
- Cyanoramphus zealandicus
- Cyanoramphus auriceps
- Cyanoramphus unicolor
Dans les dernières 150 années, la classification du genre Cyanoramphus a été revue plusieurs fois, sans en véritable succès. Ainsi, par exemple, la perruche à front orange a été rajoutée en 1859 au genre Cyanoramphus et par la suite à nouveau été enlevée avec comme motif qu’il s’agirait uniquement d’une variété de couleur du kakariki à front jaune et pas d’une espèce à part entière et indépendante. En 1999, Higgens proposa à nouveau de reconnaître le front orange comme une sous-espèce du Kakariki à front jaune, mais il n’a pas eu suffisamment de soutien pour y arriver. Je pourrais vous citer de cette manière encore plusieurs exemples de modifications qui ont été faites et dont plusieurs années plus tard l’on pensait a nouveau le contraire. Récemment, des examens génétiques, morphologiques et taxonomiques ont conduit au fait que l’on disposait de suffisamment de matières comme preuve pour agrandir le genre Cyanoramphus, de 6 espèces et 4 sous-espèces.
Cyanoramphus novaezelandiae
(Sparrman, 1787) – Perruche de Sparrman (Kakariki à front rouge)
Sous espèces :
- Cyanoramphus n. chathamensis
(Oliver, 1930) – Perruche de Sparrman de Chatham.
- Cyanoramphus n. cyanurus Salvadori,
1891 – Perruche de Sparrman de Kermadec.
- Cyanoramphus n. subflavescens Salvadori,
1891 – Perruche de Sparrman de Lord Howe.
- Cyanoramphus n. novaezelandiae
(Sparrman, 1787 – Perruche de Sparrman.
- Cyanoramphus ulietanus
(Gmelin, 1788) – Kakariki brun
- Cyanoramphus zealandicus
(Latham, 1790) – Kakariki à front noir.
- Cyanoramphus auriceps
(Kuhl, 1820) – Perruche à tête d’or (Kakariki à front jaune, Kakariki à tête jaune).
- Cyanoramphus unicolor
(Lear, 1831) – Kakariki vert ou Perruche verte des Antipodes.
- Cyanoramphus erythrotis
(Wagler, 1832) – Kakariki à front rouge Macquarie.
- Cyanoramphus hochstetteri
(Reischek, 1889) – Perruche Reischek ou Kakariki des Antipodes.
- Cyanoramphus malherbi
(Souancé, 1857) – Kakariki à front orange ou Kakariki Malherbe.
- Cyanoramphus cookii
(G.R.Gray. 1859) – Perruche de Norfolk (Kakariki des îles Norfolk).
- Cyanoramphus saisseti
(Verreaux & Des Murs, 1860) – Perruche de Nouvelle-Calédonie (Kakariki à front rouge de Nouvelle-Calédonie)
- Cyanoramphus forbesi
(Rothschild, 1893) – Perruche de Chatham (Kakariki à front jaune des îles Chatham ou perruche de Forbes).
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Comme vous voyez, la dénomination scientifique de chaque espèce commence par le nom du genre auquel l’oiseau appartient, donc Cyanoramphus, suivi par le nom spécifique qui donne l’espèce de fait et ensemble ils forment le double terme de la classification. Cyanoramphus novaezelandiae a plusieurs sous-espèces, qui se ressemblent fort mais qui ne sont pas identiques, ce qui fait que la classification en deux termes doit être agrandie
en trois termes pour pouvoir faire une différence entre les sous-espèces.
Dans le cas du kakariki à front rouge par exemple, la dénomination scientifique complète en trois termes est Cyanoramphus novaezelandiae novaezelandiae et le fait que l’on répète novaezelandiae veut dire que dans ce cas l’on parle de la forme nominale ou de la race de départ. La sous-espèce dénommée Cyanoramphus n. chathamensis est reconnue comme telle pour la légère différence de couleur.
Précédemment, les espèces de Cyanoramphus étaient classifiées dans d’autres genres. Ce n’est que plus tard qu’ils ont été placés dans le genre Cyanoramphus. Les oiseaux qui ont été découverts après la reconnaissance du nouveau genre, ont directement eu le nouveau nom du nouveau genre Cyanoramphus suivi par le nom de l’espèce suivi par le nom de la personne qui a donné son nom scientifique et qui l’a décrit, complète par l’année dans laquelle la description scientifique a eu lieu. Pour pouvoir indiquer la nomenclature modifiée pour les espèces qui précédemment étaient répertoriées sous un autre genre, il a été décidé que systématiquement le nom de l’auteur qui a décrit l’espèce originalement serait mentionné entre parenthèses.
Il a aussi été convenu mondialement que le nom du genre serait écrit en italique et qu’il commencerait par une majuscule, ensuite également en italique, mais uniquement en minuscules le nom de l’espèce éventuellement suivi par le nom de la sous-espèce.
PSITTACOM
Président : M. Jany LECOMTE
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