Oiseaux du Monde n°379 – Août-Septembre 2020

Yves Corfmat, Microbiologiste, Commission juridique sanitaire UOF, Président de l’Oiseau Club Vannetais
Vous avez dit COVID 19 ?
Microbiologiste, ancien responsable des laboratoires de Microbiologie et du service santé animale du laboratoire départemental du Morbihan et maintenant consultant-formateur en gestion des risques, les microorganismes (bactéries, virus, parasites et autres) font partie de mon quotidien.
Dans le monde de l’ornithologie, qui ne connaît pas également l’influenza aviaire, ornithose psittacose, parasites, etc. ? Mais ce virus COVID 19 qu’a-t-il de particulier pour défrayer la chronique et mobiliser le monde entier ? C’est une question à laquelle nous ne savons pas complètement répondre. En effet, il nous a réservé des surprises et probablement, nous sommes encore de loin de le cerner complètement à ce jour.
Appartenant à la famille connue des coronavirus, il s’est distingué par son « agressivité » vis-à-vis de notre système respiratoire créant des infections bronchiques graves et même mortelles. Cette pandémie qui a fait plus de 800.000 morts dans le monde, dont plus de 30.000 en France, reste préoccupante.
Son origine ?
Les théories fleurissent à propos de sa véritable origine même si la piste animale reste la plus probable selon les scientifiques. Les mystères restent nombreux autour du nouveau coronavirus. Une chauve-souris, un pangolin ou un serpent, mais également d’autres hypothèses, plus ou moins probables, ont vu le jour ces derniers temps.
Les sources de contamination :
Les informations des sources de contamination et des moyens de prévention publiées et relayées par tous les systèmes de communication (presse, télévision, radio) depuis dès le début de cette pandémie ont communiqué largement sur le sujet :
- Gouttelettes de salive,
- Transmission par les mains,
- Transmission par les surfaces.
Les indications de prévention en découlant ont fait adopter, d’un point de vue règlementaire, le port du masque, la distanciation physique, la désinfection et le lavage des mains (savon, gel hydro-alcoolique).
Des études récentes vont également dans le sens d’une survivance de longue durée sur certains supports : de quelques heures à plusieurs jours. Il a même été avancé des durées au-delà de 9 jours sur les matières plastiques.
L’animal serait-il un vecteur de cette pathologie ?
L’origine animale très probable de ce virus doit naturellement nous interpeler. À ce jour, si certains animaux ont été détectés comme positifs à la COVID 19 (chats, chiens, oiseaux sauvages, faune sauvage, etc.), il semble que la contamination s’effectue uniquement dans le sens Homme – animal. La plupart des espèces animales concernées hébergeraient le virus sans déclarer les pathologies associées (cf. publications internationales, ARS, etc.).
|
Une espèce paraît contredire ces études ; le vison. Des élevages de visons, par mesure de prévention, ont été abattus dans plusieurs pays après une mortalité élevée liée au COVID 19.
L’ornithologie et la vie des clubs face à cette pandémie :
Comme toutes les activités (travail, transport, restauration, activités culturelles, vie sociale, etc.), la vie des clubs a été sérieusement modifiée par ce virus et les obligations sanitaires qui en découlent. Le confinement obligatoire et les interdictions de rassemblement au début de cette pandémie ont figé la vie des clubs et modifié leur organisation.
L’absence de réunion, annulations d’exposition et bourses aux oiseaux ouvertes au public ont créé un « désert » de communication même si le lien a pu être maintenu, dans un certain nombre de cas par mail et téléphone.
La situation aujourd’hui après le déconfinement :
L’abaissement du taux de propagation du virus a permis aux autorités de libérer, dans un premier temps, la vie sociale par la fin du confinement obligatoire mais en imposant, néanmoins, certaines mesures de prévention : port du masque, distanciation physique, gel hydro-alcoolique, limitation du nombre de personnes lors des rassemblements.
L’évolution actuelle récente avec des indicateurs de contamination démontrant une propagation relativement importante du virus a accentué les mesures obligatoires et les interdictions pour un certain nombre de départements particulièrement concernés. Les décisions des mesures à imposer ont été déportées sur les autorités locales (Préfet, Maire).
L’UOF a proposé un protocole de mesures à appliquer pour nos manifestations : mesures obligatoires nationales, distanciation physique, port du masque, comptage des visiteurs entrants et sortants pour répondre à la limitation des rassemblements, sens unique de circulation, mise à disposition de gel hydro-alcoolique, etc.
Ces dispositions rejoignent celles qui sont rendues obligatoires par les Préfets ou Maires des villes où les manifestations ornithologiques sont encore autorisées.
Mise en place de ces mesures :
Sans revenir sur l’intérêt de ces mesures, l’organisation des manifestations est aujourd’hui particulièrement difficile pour les clubs en termes de moyens humains et financiers, principalement pour les petits clubs. C’est dans cette logique, que la région Ornithologique de Bretagne a demandé le report des championnats 2020 à 2021, en laissant la responsabilité aux clubs de maintenir ou non les bourses/expositions.
A l’Oiseau Club Vannetais, les discussions sont en cours pour adopter une position sur ces sujets.
Derniers Commentaires