Édito par Pierre Channoy

Oiseaux du Monde n°378 – Juin-Juillet 2020

Pierre Channoy, Président de l’UOF (COM France)

12 mois et quoi de neuf ?

Avec la sortie du déconfinement sanitaire, l’été est arrivé et c’est tout naturellement que cet édito est consacré à l’information de nos adhérents sur les avancées du nouveau Bureau national.

Malgré les difficultés liées à la période trouble de COVID 19, votre équipe nationale n’a pas chômé et des actions ont été lancées autant au niveau de la vie associative, que de la règlementation ou encore la protection.

Une vie associative plus proche des adhérents

En parallèle de la communication classique adressée aux régions, le Bureau national a choisi de développer l’interaction avec les membres (11 newsletters « Les nouvelles de l’UOF » et par plus de 20 LGD [courriels destinés aux régions, commissions et clubs techniques]). Aujourd’hui, l’information va plus vite et le désir de s’exprimer de nos adhérents est plus que jamais réel. Concrètement, nous avons consulté par courriel, par le site internet et même par les réseaux sociaux l’ensemble de nos organes et de nos adhérents sur des thématiques telles que les listes d’espèces susceptible de faire l’objet d’un programme de protection et d’élevage ou encore sur la Charte des bonnes pratiques d’élevage. De nombreux messages de soutien et de conseils nous ont été remontés en complément des trop rares réponses arrivées via les canaux traditionnels de l’UOF. Afin d’améliorer la communication vers nos adhérents, un travail de vérification et de rectification des adresses courriels a été réalisé, mais il revient à chacun de bien signaler tout changement à son responsable club qui procèdera à la modification sur le logiciel connecté Ornithonet.

L’UOF (COM France) s’est bâtie sur la structuration de la compétition ornithologique. En prenant en compte cela, le Bureau National a pu déléguer l’animation à Jean-Paul Glémet. Vous avez donc pu assister à la mise en place d’une équipe de France basée sur les résultats du classement des compétiteurs de l’Union. L’intégration à cette équipe est un honneur pour chaque membre récompensé pour sa participation à la vie compétitive locale, régionale, mais aussi nationale et internationale !

Lorsqu’on parle de structuration, c’est aussi parler des hommes. Tous ces bénévoles sans lesquels l’UOF (COM France) ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui, c’est-à-dire une organisation forte, stable et représentative dans tous les coins de l’Hexagone. Ainsi que nous l’avions promis dans le programme électoral 2019, un système de mise à l’honneur des bénévoles de la fédération a été créé. Il sera applicable pour la rentrée. Ce programme destiné à récompenser les adhérents et les clubs pour leur implication dans la vie de l’Union récompensera par des diplômes, voire des engagements gratuits en concours les meilleurs adhérents fidèles, les meilleurs bénévoles et les meilleurs clubs formateurs. Les régions et les clubs seront parfaitement intégrés à cette mise en valeur des hommes et des femmes qu’ils connaissent parfaitement et il leur reviendra le rôle d’arbitrer et d’organiser la remise des diplômes.

Diplôme d’Honneur

Une des grandes attentes de nos membres est aussi d’améliorer la gestion de nos finances sans pour autant baisser en qualité et en services. L’équation est difficile, mais le défi a été relevé par le Bureau national. D’après notre analyse, il est avant tout nécessaire pour se projeter à long terme de revoir l’offre d’adhésion afin de la rendre plurielle et adaptée à chaque manière de vivre sa passion et de faire revivre les clubs locaux. Le projet est encore à l’étude, mais avance pas à pas. Cette offre sera déployée en même temps qu’un autre projet qui nous tient à cœur, qui est celui de la maîtrise de nos ressources. Pour ce faire, après en avoir étudié la faisabilité, nous nous orientons vers une fabrication au moins partielle de nos bagues en interne. à l’heure où j’écris, une machine graveuse de bagues est en train de naître pour assurer l’avenir de l’Union…

Cela est l’avenir, mais plus concrètement, le coût d’impression de la revue a été diminué de l’ordre de 65%, le processus d’adhésion directe pour les éleveurs isolés a été simplifié et rationalisé et nous avons privilégié le travail par visioconférence afin de réduire les frais de déplacement presque à néant. Ce travail à distance, parfois mal compris est une manière différente de travailler. En effet nous avons mis en place un forum permanent de discussion entre les membres et délégués du bureau pour travailler en temps réel et complétée par une réunion en visioconférence tous les quinze jours, le travail est réel et nous sommes fiers d’en présenter les fruits.

La règlementation, un domaine mouvant

Ainsi que nous l’avions pressenti, la règlementation concernant nos activités connaît des évolutions notables sous la pression de la société civile moins proche physiquement des animaux, mais les gardant constamment comme des icônes dans leur esprit.

Le recours devant le Conseil d’Etat contre l’arrêté 2018 sur l’élevage d’agrément suit son cours et après le dépôt des conclusions de notre avocat, le ministère de l’écologie puis l’I-FAP ont déposé leurs mémoires. Nous sommes loin d’être sortis d’affaire et alors que l’I-FAP n’est qu’intervenante volontaire dans ce procès, nous avons eu la surprise de la voir réclamer à chaque association la somme de 4.000 € à titre de dommages de procédure !

Par ailleurs, les fédérations françaises ont été reçues par les chefs de service et ont synthétisé leurs doléances principales avec en tête de liste la révision de l’arrêté sur les domestiques, mais il semblerait que des mouvements de chaises musicales ministérielles aient eu lieu depuis… Sur une autre thématique, qui est celle des espèces invasives, notre veille a porté ses fruits puisque pour le projet d’arrêté réunionnais, nos vives réactions ont conduit à une réouverture de la discussion d’abord entre l’UOF (COM France) et le ministère, puis entre ce dernier et les réunionnais (toutes disciplines confondues).

 

Retrouvez cet article et bien d’autres

dans la revue Les Oiseaux du Monde n°378 – Juin-Juillet 2020
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Par le canal de ProNaturA, nous avons pu transmettre nos observations sur le projet d’arrêté du ministère de l’agriculture sur les normes de bien-être animal auxquelles nos expositions seront soumises. Bien que l’arrêté aurait dû sortir fin juin 2020, il semblerait que la COVID19 en ait retardé sa publication.

D’une manière générale, attention à ne pas diffuser d’information sans vérification… À titre d’exemple, nous avons dû démentir des messages sur les réseaux sociaux disant que le gouvernement voulait interdire les oiseaux en cage et que nous n’avions pas réagi…

Malgré les grandes incertitudes liées à la pandémie que nous connaissons, le Bureau national a travaillé pour équiper les clubs avec des fiches pédagogiques réalisées par Hervé Gros et destinées aux bourses et expositions. N’oubliez pas de les télécharger sur Ornithonet et de les donner aux acquéreurs lors de vos manifestations. Dans le même ordre d’idée, prenant en compte l’évolution de la pratique des bourses « sur table », moins encadrées par les associations, nous avons créé à l’adresse de nos adhérents des modèles d’étiquettes reprenant les informations de base à faire figurer sur la cage de vente. Chaque adhérent participant à une bourse « sur table » doit se rapprocher des organisateurs ou de son club pour en imprimer à l’avance et éviter les ennuis lors des contrôles des agents de la police de l’environnement.

Quid des expositions de l’automne ?

Il est encore trop tôt pour faire des projections, mais nous restons confiants. Nous vous proposerons des mesures de biosécurité adaptées à la rentrée prochaine en fonction de l’évolution de la situation sanitaire.

La protection, notre fer de lance

Longtemps négligée, la branche protection connaît un renouveau remarquable avec une visibilité renforcée par la création d’un groupe Facebook UOF Protection des oiseaux. Ce dernier regroupe aujourd’hui 1488 membres de tous horizons et connait une croissance moyenne de 4% par mois. Grâce à l’initiative de Franck Bourrières, nous pouvons avoir une visibilité dans le monde des protecteurs.

Après le superbe stand de Marc Bumb au National de Palavas, nous ne pouvions décevoir nos adhérents sensibles à la protection animale. Cette protection s’entend pour nous, non seulement envers les oiseaux sauvages, mais aussi envers les oiseaux d’élevage.

Pour répondre au risque de disparition d’un certain nombre d’espèces touchées par la mise en place de la nouvelle déclaration obligatoire (I-FAP), nous avons mis en place après consultation des adhérents et des organes de l’Union, un premier programme d’élevage qui permettra à partir de la rentrée sur les oiseaux millésimés 2021 et postérieurs une prise en charge financière des frais d’inscription I-FAP. Ces espèces à faible valeur marchande étant les premières impactées, il était nécessaire que l’Union traite le sujet en priorité. La liste des espèces éligible et les conditions de participation seront à la disposition de tous auprès de vos responsables locaux, régionaux et nationaux. C’est chose faite et une exclusivité UOF (COM France) !

Très bientôt et probablement à l’automne 2020, un second programme d’élevage sera mis en place, le Bureau national étant sur le point de le finaliser. Il s’agira d’un programme axé sur les espèces, races ou variétés dont les effectifs sont en récession notable chez nos membres. Il importe de préserver la biodiversité, fût-elle domestique ! La CNJF, les clubs et commissions techniques viennent d’être consultés et ce projet retiendra toute l’attention de notre président-adjoint responsable protection : Cyrille Jardinier.

Douze mois, il reste encore de nombreux projets à mener à bout, mais avec notre motivation et votre soutien, l’UOF (COM France) tiendra la barre et assurera l’avenir ornithologique de ses adhérents !

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