Oiseaux du Monde n°385 – Mars 2021

Président adjoint
de l’UOF Protection
BIEN CHERS AMIS, ÉLEVEURS NAISSEURS D’OISEAUX et amoureux de la gente ailée, vous tous, nous tous, qui nous nous donnons tant de mal à soigner nos chers oiseaux tout au long de l’année. Nous qui, bien évidemment, nous sentons concernés par le bien-être de nos chers oiseaux… Comment pourrait-il en être autrement ?
J’ai évoqué en novembre 2019 dans l’édito du n° 371 le sujet de la protection et de la préservation sous différentes facettes. Je viens de relire ces écrits et un an et demi plus tard, je m’aperçois que nous sommes encore dans le vif du sujet. Faisons suite à ces projets déjà évoqués que je classe en trois catégories : Protection des oiseaux in situ, Protection des oiseaux d’élevage et protection des éleveurs. Aujourd’hui je développerai plus particulièrement le deuxième point.
Deux grandes premières en France
1ère action : la gratuité I-Fap et l’aide administrative !
Plus précisément, une prise en charge financière et administrative (Déclaration de marquage, Attestation de cession, Certificat de traçabilité Ifap) dirigée vers une quarantaine d’espèces ciblées afin de faciliter les enregistrements aux adhérents de l’UOF. En effet ces espèces que nous avons estimées prioritaires étaient à prendre en considération rapidement sous risque de les voir disparaître. Notamment celles à faible valeur financière comme le Padda de Java, le Diamant à bavette, le Bouvreuil pivoine, le Verdier d’Europe, les Perruches de Bourke ou à croupion rouge… et j’en passe. Ainsi que d’autres espèces que l’on pourrait qualifier d’emblématiques, comme le Tarin rouge, le Chardonneret élégant ou la Perruche omnicolore.
Le législateur ayant désigné à juste titre ces espèces comme sensibles n’a rien trouvé de mieux que d’imposer une traçabilité payante sur un fichier national. Le résultat : beaucoup d’éleveurs touchés, une fois de plus au niveau de leur porte-monnaie, ont décidé de cesser cette activité d’élevage qui favorisait pourtant le maintien des populations. Ils ont donc stoppé la multiplication de ces oiseaux sensibles entretenus en souches stables dans leurs structures d’élevage.
Sachant que la raréfaction de l’avifaune est due en majeure partie à la pollution et à la destruction de l’habitat naturel, c’est ainsi que non seulement notre gouvernement… conseillé par qui, des défenseurs de la nature peut-être ? Bref, notre gouvernement comme ceux de bien d’autres pays n’a rien fait pour lutter contre ces principales causes de diminution des effectifs d’oiseaux dans la nature, mais en plus a limité drastiquement l’expansion et la production de ces mêmes oiseaux sensibles dans nos élevages. Signant pour ainsi dire l’arrêt de mort des espèces les plus vulnérables. Un lamentable fiasco en perspective !
Retrouvez cet article et bien d’autres
dans la revue Les Oiseaux du Monde n°385 – Mars 2021
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Pire encore, la réglementation de plus en plus stricte et la déclaration obligatoire I-Fap ont encouragé certains de ceux qui maîtrisent les pratiques d’élevage pour ces espèces sensibles, à sortir des structures encadrées (les fédérations) pour développer leurs activités dans l’ombre et l’anonymat avec tous les débordements que cela peut engendrer. L’inverse du but recherché au niveau de la traçabilité.
A nous, à l’UOF, de protéger ces éleveurs, de maintenir ces espèces dans nos élevages notamment par cette aide administrative et cette gratuité I-Fap mise en place depuis le 1er janvier 2021.
2ème action : création de programmes de préservation pour des espèces ou variétés peu élevées en France.
En effet, certaines espèces ou variétés sont peu élevées en France ou dans le monde. A tel point que nous, éleveurs français, perdons ce patrimoine génétique. Pour certaines ce sont mêmes des races ou variétés françaises, tel que le Frisé parisien ou le Frisé du Sud (ex Frisé français). Concernant le Tarin rouge Spinus cucullatus, il y en a davantage dans nos élevages en Europe que dans son habitat naturel en Amérique latine. Et pourtant, chaque année le nombre d’éleveurs de cette espèce diminue.
C’est pourquoi, après avoir consulté les sections spécifiques CNJF et les clubs techniques de l’UOF, une première liste d’oiseaux prioritaires a été établie.
Ces programmes spécifiques échelonnés sur trois ans consistent à créer, dans un premier temps, des groupes de travail distinctifs. Plusieurs éleveurs volontaires pourront travailler en groupe collaboratif, développer ou reconstituer des souches d’oiseaux viables et représentatifs, s’échanger leurs expériences et techniques d’élevage, renouveler et s’interchanger leurs reproducteurs potentiels, analyser leurs résultats… bref évoluer et s’améliorer. Mettant en pratique le vieil adage « seul je vais vite, ensemble nous allons loin » et ainsi exhorter une entraide renforcée d’une intelligence collective au profit de notre passion pour des espèces en diminution notable.
Une fois cette première étape effectuée, nous devrons regrouper les retours d’expérience, analyser les difficultés et discerner les méthodes les plus efficientes. Puis définir des axes d’améliorations, quantitatifs et qualitatifs.
Au terme des trois premières années nous espérons doubler l’actuel. C’est à dire doubler le nombre d’oiseaux relatifs à ces programmes spécifiques, doubler le nombre d’éleveurs faisant naître ces oiseaux, doubler le nombre d’oiseaux représentatifs en les exposant dans les manifestations, et ainsi montrer notre savoir-faire à la française. Car bon nombre d’entre nous ont du talent !
Je ne vous cache pas non plus l’ambition de créer une « force de frappe » au plus haut niveau. Non seulement ce projet de préserver notre patrimoine génétique sera très bénéfique à notre monde ornithologique (ainsi qu’à ceux qui le scrutent), mais nos groupes de travail d’éleveurs, qui se constituent déjà au moment où je rédige ces lignes, arriveront j’en suis persuadé, à doubler ou tripler les effectifs envisagés. Ainsi nous pourrons exposer dans les futurs mondiaux un nombre d’oiseaux conséquent dans des séries peu ou pas représentées, et de ce fait espérer récolter une meilleure moisson de médailles.
Pour aider et encourager dans ce sens qu’est la préservation des espèces d’élevage en déclin, l’UOF s’est officiellement engagée à prolonger la liste des oiseaux dont elle assumera l’aide administrative et financière d’inscription à l’I-Fap (pour les espèces concernées). Notre fédération offrira aussi la gratuité en concours de 50% des effectifs exposés lors de nos nationaux UOF, elle prendra aussi en charge la part éleveur lors du convoyage pour le mondial COM. Une autre première : elle envisage d’accorder une aide financière pour constituer les cheptels initiaux compris dans ces programmes de sauvegarde. Toutes initiatives dans ce sens seront considérées. J’attends vos propositions !
Alors amis éleveurs et naisseurs d’oiseaux, je vous encourage à vous manifester en adhérant gratuitement à ces programmes de préservation. Vous en serez récompensés par notre fédération, la seule qui œuvre dans ce domaine, tout en ayant la satisfaction de voir le fruit de votre travail collaboratif croître dans vos mains et arboré aux yeux du monde.
Aidons nos oiseaux à naître et se multiplier dans le meilleur confort que nous puissions leur proposer. Préservons-les, entraidons-nous !
Pour tous renseignements complémentaires, contacter protection@ornithologies.fr
Tout savoir sur les programmes de soutien à l’élevage et vous inscrire
Races et espèces d’oiseaux entrant dans le programme UOF n°2 pour le soutien et la préservation d’oiseaux d’élevage en déclin :
Exotiques* : | Diamant de Phaéton Neochmia phaeton, Diamant de Peale Erythrura pealii, Tarin rouge Spinus cucullatus, Tarin noir Spinus atratus, Tarin de Yarrell Spinus yarrellii. |
Psittacidés* : | Perruche splendide Neophema splendida, Perruche de Latham Lathamus discolor, Perruche à tête pourpre Purpureicephalus spurius, Conure à poitrine grise Pyrrhura griseipectus. |
Faune européenne* : | Bouvreuil pivoine Pyrrhula pyrrhula europaea, Tarin des aulnes Spinus spinus. |
Canaris couleurs : | toutes les séries en isabelle pastel |
Canaris de postures : | Frisé parisien Frisé du sud |

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